porte-à-porte

1. porte [ pɔrt ] n. f.

• 1080; porta 980; lat. porta

I ♦

1 ♦ Autrefois, Ouverture spécialement aménagée dans l'enceinte d'une ville pour permettre le passage. « Les portes de la ville sont monumentales et surmontées de trophées dans le goût du dix-septième siècle » (Nerval). — Par ext. Porte d'un château, d'une forteresse. — Ouvrir, fermer les portes d'une ville, d'une place, à l'ennemi.

♢ Fig. L'ennemi est à nos portes, à nos frontières, tout près.

2 ♦ Se dit à Paris de deux monuments en forme d'arc de triomphe, situé sur l'emplacement des portes (de la ville). La porte Saint-Denis et la porte Saint-Martin.

3 ♦ Lieu où se trouvait autrefois une porte de l'enceinte d'une ville. La porte Maillot, la porte Dauphine, à Paris. — Par ext. Le quartier de cette porte. Habiter (à la) porte de Saint-Cloud.

II ♦ (1080)

1 ♦ Ouverture spécialement aménagée dans un mur, une clôture, etc., pour permettre le passage; l'encadrement de cette ouverture. Porte d'une maison (⇒vx huis) , d'un jardin (⇒ portail; région. clédar) . Porte cochère, porte basse. Porte d'entrée; de sortie. Porte de service, de secours. « De l'autre côté du mur que troue, au fond du potager, une petite porte à secret » (A. Gide). Chambranle, embrasure, encadrement, encoignure, linteau, montant, seuil d'une porte. « Une porte extrêmement petite, mais dont le chambranle gothique était doré avec magnificence » (Stendhal). Porte qui s'ouvre sur un couloir. — Entrer, passer, sortir par la porte. Franchir, passer la porte. Accompagner qqn jusqu'à la porte. « Pour lui couper la route, je me mis en travers de la porte » (Loti). Sonner à la porte. Prendre le frais devant sa porte, sur le pas de sa porte. — Payer un pas de porte.

♢ Loc. De porte en porte : de maison en maison, d'appartement en appartement. — Ils habitent porte à porte, dans des immeubles, des appartements contigus. « Un monsieur avec lequel je suis porte à porte dans la même pension » (Balzac). De chez moi à mon bureau, je mets une heure porte à porte. — Subst. Faire du PORTE-À-PORTE [ pɔrtapɔrt ],se dit d'un agent commercial, d'un quêteur, etc., qui passe de logement en logement. ⇒ démarchage. « ceux qui font du porte-à-porte dans l'espoir de vendre des brosses ou des aspirateurs » (Simenon). — Cela s'est passé à ma porte, tout près de chez moi. Il a une station de métro à sa porte. Balayer devant sa porte. Voir midi à sa porte. Fam. La porte à côté : tout près. « elle habitait maintenant à une cinquantaine de kilomètres, c'était pas la porte à côté » (Djian). — Fig. Parler à qqn, recevoir qqn entre deux portes, lui parler rapidement sans le faire entrer. « J'ai été reçu entre deux portes après bien des difficultés » (Nerval). — Mettre, (fam.) fiche, flanquer, foutre qqn à la porte. ⇒ chasser, congédier , renvoyer; fam. éjecter, lourder, virer. Mettre un élève turbulent à la porte d'un cours. Mettre un employé à la porte. ⇒ licencier. « J'ai fait mettre à la porte un valet, j'ai fait chasser une servante » (Diderot). — Ellipt « On cria “À la porte !”. Il se leva, et partit » (R. Rolland). — Être à la porte : ne pas pouvoir entrer chez soi, faute de clé. Gagner, prendre la porte. ⇒ 1. partir, 1. sortir. Défendre, garder, condamner, interdire, refuser sa porte, l'entrée chez soi. — Loc. Entrer, passer par la grande porte : accéder directement à un haut poste. Entrer par la petite porte : commencer sa carrière par un petit emploi et suivre la filière. — Se ménager, se réserver une porte de sortie. ⇒ échappatoire, issue.

♢ (D'un lieu par lequel on accède à un pays) « Alger est la porte [...] de cet étrange continent » (Maupassant).

♢ Loc. (Belgique; emploi critiqué) À LA PORTE. Dehors, à l'extérieur. Quelle température fait-il à la porte ? Manger à la porte, dans le jardin, sur le balcon.

2 ♦ Pièce, panneau mobile permettant d'obturer la baie d'une porte. ⇒fam. lourde. Porte à claire-voie, blindée, pleine, vitrée. Porte à deux battants. « C'était l'ouverture de la porte de clôture, effroyable planche de fer hérissée de verrous » (Hugo). Gonds d'une porte. Bouton, poignée de porte. — Porte à tambour. Porte coulissante. Porte roulante, pliante, magnétique d'un garage. — Porte fermée, ouverte, grande ouverte, entrebâillée. Fermez la porte ! ou ellipt La porte ! Claquer la porte. Loc. prov. Il faut qu'une porte soit ouverte ou fermée : il faut choisir, prendre clairement son parti. Fermer une porte à clé, à double tour. Trouver porte close. Enfoncer, forcer une porte. — Frapper, cogner à la porte. Écouter aux portes, derrière les portes.

♢ Loc. fig. Mettre la clé sous la porte. Aimable comme une porte de prison. — Enfoncer une porte ouverte. — Frapper à la bonne, la mauvaise porte : s'adresser au bon, au mauvais endroit, à la bonne, à la mauvaise personne. Ouvrir, fermer sa porte à qqn, accepter, refuser de l'admettre chez soi. — Toutes les portes lui sont ouvertes : il a de la considération partout. — Écon. Régime de la porte ouverte, qui supprime les barrières douanières. Cour. C'est la porte ouverte à tous les abus. Laisser la porte ouverte aux négociations. — Journée, opération portes ouvertes, pendant laquelle le public peut visiter librement une entreprise, une institution, un organisme.

3 ♦ (D'un véhicule) Portes d'un wagon, d'une automobile (⇒ 1. portière) , d'un avion, etc. Voiture à deux portes. ⇒ coach, 1. coupé. Subst. Une quatre portes. ⇒ berline, limousine. — (D'un meuble) Porte d'une armoire, d'un placard. — (D'un appareil) Porte de four, de congélateur; abusivt mettre des bouteilles dans la porte du réfrigérateur. ⇒ contre-porte.

4 ♦ (1538) Vx ou hist. La Porte, la Sublime Porte, la Porte ottomane : la cour, le gouvernement des anciens sultans turcs (⇒ divan) ; la Turquie elle-même. « Les bureaux de la Porte » (Gobineau).

III ♦ Par anal.

1 ♦ Passage étroit dans une région montagneuse. ⇒ défilé, gorge. Les Portes de Fer, sur le Danube.

2 ♦ Techn. Anneau dans lequel on fait passer le crochet d'une agrafe.

3 ♦ Espace compris entre deux piquets où le skieur doit passer, dans un slalom. Skieur qui rate une porte.

4 ♦ Électron. Circuit électronique qui réalise une fonction logique élémentaire (ET, OU...).

● porte-à-porte nom masculin invariable Synonyme de démarchage. ● porte-à-porte (synonymes) nom masculin invariable

Synonymes :

- démarchage

porte-à-porte

n. m. inv. Méthode de vente qui consiste à proposer des produits, des services à des particuliers à leur domicile. Faire du porte-à-porte.

Encyclopédie Universelle. 2012.